Doucement mais sûrement Luke Bambridge (46) et Jonny O’Mara (51) se révèlent être une excellente équipe.
Se consacrant désormais presque exclusivement au double, les 2 britanniques ont réalisé une belle année 2018 (28V/11D) remportant 2 titres ATP (Eastbourne et Stockolm) et 2 Challengers (Orléans et Surbiton).
Si aucun de ces trophées ne fut conquis sur terre battue, les résultats furent toutefois encourageants en challengers avec deux 1/2 finales de disputées et une finale perdue à Mexico City.
Pour leur 2ème vraie saison ensemble, Bambridge et O’Mara semblent continuer leur progression notamment sur terre battue.
En effet, avec un bilan de 11 victoires pour 5 défaites, les 2 anglais ont déjà disputés deux finales sur ocre à São Paulo (ATP) et Sarasota (Challenger).
A noter que sur leur 5 défaites sur terre cette année, 3 furent concédées contre d’excellentes paire de double (Cabal/Farah, Delbonis/Gonzalez et Krawietz/Mies).
À Estoril, Bambridge et O’Mara ont pour l’instant réalisé un tournoi presque sans faute.
Avec un seul set de perdu, le 1er de leur 1er match, les deux joueurs ont ensuite déroulé tout au long de la semaine remportant leurs 3 rencontres sans difficulté contre Lajovic/Zimonjic (5-7/6-0/10-3), Mayer/Sousa (6-2/6-1) et Granollers-Pujol/Lopez.M (6-4/7-5).
Solides sur leurs engagements et efficaces en retour, les britanniques n’ont cédé leurs services qu’à 3 reprises et réalisé 11 breaks.
C’est donc particulièrement confiants que
Bambridge et O’Mara abordent leur finale face aux deux amis d’enfance Jérémy Chardy et Fabrice Martin.

En double de manière occasionnelle depuis 2016, les deux français n’en forment pas moins une redoutable équipe (28V/13D) avec 2 titres ATP remportés à Doha (dur extérieur) en 2017 et Marseille (dur indoor) cette année.
Finalistes à Munich en 2017, Chardy et Martin présentent également un bon bilan sur terre battue (8V/3D).
Battus à Houston par les très bons frères Skupski (futurs finalistes du tournoi puis titrés à Budapest), les français réalisent un bon tournoi à Estoril.
Au court d’un parcours compliqué, les français ont du disputer des matchs très accrochés contre Bolleli/Lindsted (6-7/7-6/10-7), Duran/Gonzalez (4-6/6-3/10-7) et Daniell/Koolhof (3-6/7-6/10-8).
A chaque fois menés d’une manche, Chardy et Martin ont cravaché pour revenir, s’en remettant au super tie-break pour s’imposer.
Si l’on peut donc saluer la persévérance et l’abnégation des français pour renverser des situations bien compromises contre de très bons adversaires, notamment les paires Duran/Gonzalez et Daniell/Koolhof, force est de constater qu’ils ont toutefois été régulièrement en difficulté sur leurs mises en jeu.
Avec un total de 32 balles de breaks concédées sur l’ensemble de la semaine, la paire française a d’ailleurs la particularité d’avoir subit plus de breaks (5) qu’elle en a réalisés (4).

Une fragilité au service que Chardy et Martin pourrait bien avoir du mal à compenser contre des britanniques bons retourneurs et, de surcroît, solide sur leurs engagements.
D’ailleurs, je dois bien vous avouer que je suis un peu surpris par les côtes proposées par les bookmakers qui font des français leurs favoris alors que je voyais plutôt l’inverse.
Je prends donc sans regret la victoire de Luke Bambridge et Jonny O’Mara dans un match sans doute accroché.